Communiqué par la libération immédiate de Hajar Raissouni.

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Communiqué par la libération immédiate de Hajar Raissouni.

Après la détention abusive dans laquelle Hajar Raissouni est resté avec ceux qui l’accompagnaient le samedi 31 août 2019 dans le quartier Agdal de Rabat et après sa présentation devant le juge en détention le lundi 2 septembre 2019, accusé de corruption, de Avortement illégal et complicité dans l’avortement: ils ont été emprisonnés alors que leur procès a été reporté au 9 septembre 2019. Nous suivons cette affaire et ses conséquences aux niveaux médiatique et juridique, qui annoncent une régression des droits de l’homme. ainsi que les droits fondamentaux des femmes. C’est une offensive féroce contre les réalisations pour lesquelles les mouvements féministes et humanitaires au Maroc se sont tant battus.

 

Les réseaux ainsi que les associations et les activistes signataires de cette déclaration déclarent que:

 

1. Les violations du droit et des droits de l’homme que cette détention flagrante implique, n’a rien à voir avec le Maroc du XXIe siècle auquel nous aspirons: un Maroc de droit, un Maroc de modernité, de démocratie, de sécurité, de liberté et d’égalité stipule la première partie du document constitutionnel. Cette détention arbitraire ne détruit pas seulement les libertés et droits fondamentaux énoncés dans la deuxième partie de la Constitution, tels que: l’égalité et la parité hommes-femmes, ainsi que le droit de ne pas compromettre l’intégrité physique et morale, droit à la vie privée et droit de ne pas violer secrètement la vie privée dans les communications (articles 19 à 25). Cependant, cette détention réduit considérablement les revendications féministes et enfouit les initiatives développées par certaines institutions constitutionnelles dans ces domaines, telles que le Conseil national des droits de l’homme et le Conseil économique, social et environnemental.

 

2. L’égalité entre les femmes et les hommes, les libertés individuelles (en particulier celles liées au droit des femmes de s’approprier leur corps et la liberté de faire ce qu’elles veulent avec elle) et la construction d’un État et d’une société démocratiques et les modernes ne sont plus une lutte qui ne concerne que les Marocains, puisqu’elles nous concernent tous, quelles que soient nos convictions idéologiques. Toute dispersion au niveau juridique et lors de la prise de mesures concernant la protection des droits individuels et collectifs, de l’égalité et de la parité hommes-femmes, sera préjudiciable aux femmes, qui sont les premières victimes potentielles.

 

3. Les régressions concernant la liberté d’expression et le droit de ne pas être en désaccord, par le biais de l’imposition d’un point de vue de la police sur les questions d’opinion, sont dangereuses. Nous avons le sentiment de retourner aux « années de plomb » avec des accusations arbitraires et la persécution de ceux qui ont des opinions différentes portant atteinte à leur réputation ou les diffamant.

 

D’une part, nous alertons l’État sur le danger que les populations subissent l’application de mécanismes de sécurité et l’oppression de leurs libertés et de leurs droits. De l’autre, nous invitons toutes les associations féministes, associations de défense des droits de l’homme et de développement démocratique et toutes les forces vives jalouses pour un État de droit et une société moderne et démocratique à faire face à cet épisode de répression notre pays, avec des méthodes pacifiques et civilisées.

 

Nous condamnons fermement l’arrestation de la journaliste Hajar Raissuni et de ceux qui l’accompagnent. Nous rejetons également la manière dont l’arrestation et la divulgation du rapport médical ont eu lieu, ce qui doit être considéré comme une atteinte viscérale au principe du secret professionnel et une violation dangereuse du droit à la protection de la vie privée et de la personne. la liberté personnelle des personnes, qui garantit l’article 446 du code pénal marocain et la loi 453 sur la protection des données à caractère personnel et de la vie privée. Nous condamnons et rejetons également le contenu de la déclaration du bureau du procureur général qui illustre et explique ces infractions.

 

Nous déclarons nos revendications à l’opinion publique nationale:

1. La libération immédiate de Hajar Raissouni ceux qui l’accompagnent.

2. Adapter la législation nationale aux accords et traités internationaux.

3. Le gouvernement et le parlement doivent s’acquitter de leurs obligations et de leurs engagements en adoptant des lois pénales équitables pour les femmes. Que ces lois les protègent de la discrimination et de la violence, qui décriminalisent l’avortement; qui garantissent aux femmes le droit de mettre fin volontairement à une grossesse, le droit absolu de gouverner leur corps et de respecter le droit d’établir une relation consensuelle entre deux adultes sans ingérence de la loi ou de la société dans l’exercice de ce droit.

 

Les réseaux, associations et acteurs signataires de cette déclaration.