Déclaration du réseau Anawanti sur le meurtre d’une femme à la frontière hispano-marocaine le 12 septembre.

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Lundi 12 septembre, une femme d’origine subsaharienne a reçu une balle dans la poitrine à la frontière entre l’Espagne et le Maroc lors d’une opération de contrôle migratoire. Les autorités marocaines ont ouvert le feu sur elle et ses compagnons alors qu’ils tentaient de monter à bord d’un bateau sur la côte entre Akfhennir et Tarfaya, sur la route des îles Canaries.

 

Pour l’instant, aucune des informations publiées ne mentionne pas le nom de la femme assassinée, mais nous savons qu’elle n’était pas la seule victime. Il y avait 35 autres personnes à bord, 29 Africains subsahariens et six Marocains. Parmi eux, il y avait deux bébés et quinze femmes. L’opération a fait des blessés plus graves, au moins trois personnes dont le pronostic est inconnu, et deux jeunes ont été écrasés par une voiture alors qu’ils tentaient de se mettre à l’abri des tirs.

 

 

Briser les frontières visibles et invisibles

Le Réseau Anawanti condamne cet meurtre, qui est le résultat des politiques de contrôle migratoire et de l’externalisation des frontières de l’État espagnol avec le Maroc.

 

Le mandat patriarcal stipule que les femmes ne doivent pas quitter les lieux qui nous sont assignés, des espaces que nous entretenons pourtant. C’est pourquoi les femmes rencontrent des résistances et sont pointées du doigt lorsqu’elles se déplacent. Cette violence est plus grande lorsque ce déplacement croise d’autres frontières telles que les frontières nord-sud (pays riches contre pays pillés), ou celles issues de la racialisation et des modèles culturels coloniaux qui nous font attribuer des valeurs différentes aux vies humaines selon leur origine.

 

Nous appelons les mouvements féministes à dénoncer fermement la violence que ces frontières font peser sur les autres femmes et les autres personnes, en tant que lieux conçus pour le contrôle, la domination et la préservation de la souveraineté.

 

 

ANAWANTI est un réseau international d’organisations féministes pour une vie sans violence, composé d’organisations et de femmes du Salvador, du Honduras, du Guatemala, du Maroc, de Palestine et de Catalogne. Nous nous articulons à partir de la reconnaissance de divers féminismes et d’une perspective intersectionnelle qui nous permet de nous soutenir mutuellement face aux multiples oppressions qui nous affectent, notamment le colonialisme et le racisme.

 

SUDS – Espagne

Fondation SURT – Espagne

Centro de Derechos de Mujeres (CDM) – Honduras

Organización Salvadoreña de Mujeres por la Paz (ORMUSA) – El Salvador

Actoras de Cambio – Guatemala

Association Marocaine pour les Droits des Femmes (AMDF) – Maroc

Mains Solidaires – Maroc

Union des femmes palestiniennes (UPWC) – Palestine