La semaine du 23 au 27 mai s’est tenue à Barcelone la 5e réunion d’Anawanti, le réseau international composé d’organisations qui travaillent avec des femmes ayant subi la violence masculine au Honduras, au Salvador, en Palestine, au Guatemala, au Maroc et en Catalogne.

Le réseau Anawanti est né en 2011 avec la vocation d’être un espace pour la société civile afin de partager des expériences, des connaissances, des bonnes pratiques et de fournir aux organisations des outils et des méthodologies pour faire face à la violence sexiste dans une perspective de diversité et d’interculturalité.

Anawanti travaille à partir de la reconnaissance de divers féminismes et d’une perspective intersectionnelle qui permet un soutien face aux multiples oppressions qui traversent les femmes dans une dimension transculturelle, y compris le colonialisme et le racisme.

Les organisations qui composent Anawanti identifient que la violence contre les femmes a une dimension transculturelle, et qu’elle est produite dans toutes les sociétés patriarcales qui taisent nos voix et nos expériences, en niant et en annulant leurs histoires, et la contradiction de confier, exclusivement, la réparation de la violence masculine aux structures institutionnelles.

Il s’agit de la cinquième réunion en face-à-face du réseau. Les réunions précédentes ont eu lieu au Salvador, où le manifeste fondateur du réseau a été créé (2018), et à Casablanca (2019).Cette dernière réunion a abordé la question des frontières (physiques et symboliques) qui traversent les femmes.

La rencontre de Barcelone a abordé les relations de pouvoir entre les féminismes, avec l’objectif de générer une articulation dans les mouvements de femmes à partir d’une pratique de reconnaissance de la diversité.

Dans ce sens, les collègues de Mujeres Migrantes Diversas ont offert un espace pour la formation du processus ‘Revisant Privilegis‘, une expérience pionnière réalisée pendant l’année 2021 à Barcelone pour situer et penser par rapport aux dynamiques de pouvoir entre les femmes dans les espaces qui se disent féministes.  L’espace « Revisant Privilegis » a servi à identifier les outils qui peuvent désarticuler les dynamiques de pouvoir et les transcender vers une pratique politique qui ouvre de nouvelles méthodologies de travail.

Dans le cadre des activités de la réunion, une rencontre a eu lieu avec Carme Gual, Imma Bayarri et Marta Casamort, de l’Agence catalane de coopération au développement – l’institution qui soutient le projet – dans le but d’échanger des points de vue sur la situation des droits et des organisations de femmes dans chaque pays.

Comme acte final, une réunion d’échange a eu lieu avec avec le groupe de travail sur les droits des femmes et la justice de genre d’Euromed Rights afin de construire des alliances stratégiques contre la violence symbolique patriarcale et de réfléchir à des outils pour transformer l’impact de la violence symbolique à partir de la pratique politique elle-même.

Nous entendons par violence symbolique celle qui s’exerce implicitement et subtilement à travers la culture, les croyances, les valeurs et les récits, qui finissent par façonner notre subjectivité. Nous retrouvons la violence symbolique dans tous les domaines de notre vie, dans la publicité sexiste, dans le langage non inclusif, au travail, dans l’inimitié envers notre propre corps, dans la désappropriation de notre propre corps ?

La violence symbolique construit notre subjectivité et en même temps déshumanise l’altérité, ce qui permet la violence envers l’autre, en l’occurrence les femmes. Comprendre comment la violence symbolique opère dans nos sociétés est ce qui nous permet de comprendre le reste de la violence envers les femmes, et donc, son action.

Anawanti se veut un espace de connaissances où nous partageons les connaissances générées sur la manière de lutter contre la violence masculine à l’échelle locale et mondiale. Nous rendons également visibles les campagnes en faveur du droit à une vie digne pour les femmes du monde entier.

Sur notre site web et nos réseaux sociaux, nous publions régulièrement des rapports sur la lutte contre la violence masculine dans la région méditerranéenne et en Méso-Amérique.

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